En octobre 2025, Matthias Vandamme a commencé à l’Université de Gand en tant qu’assistant académique. Il y développe depuis une proposition de doctorant. Depuis 2020, il est également actif en tant qu’avocat, spécialisé dans le droit de la vie privée et de la protection des données personnelles. Dans cet article, il revient, pour vous, sur ce changement de carrière et explique plus en détail le domaine de ses recherche futures.
De la pratique à la recherche universitaire
Le choix de commencer un doctorat remonte aux premières expériences que j’ai eues au début de ma carrière juridique.
En 2020, j’ai commencé en tant qu’avocat avec l’idée de mettre en pratique les connaissances acquises sur les bancs de l’école. Juste avant de commencer, j’avais lu Tomorrow’s Lawyers de Richard Susskind. C’est ce livre qui m’a convaincu de devenir avocat mais aussi de devoir contribuer plus activement à l’avenir des services juridiques.
Cela s’est traduit par mon fort intérêt pour la technologie juridique et les legal techs. Ma motivation sous-jacente dans le développement de nouveaux projets de technologie juridique était de pouvoir analyser ce qui se passait lors de la réalisation d’outils dédiés à me « remplacer ». Nous avons, par exemple, développé un projet dans lequel nous avions automatisé l’analyse juridique des sites web. Ce qui prenait auparavant plusieurs heures pouvait soudainement être fait en une demi-heure. Ce développement a libéré de la place pour le véritable conseil personnalisé afin de pouvoir offrir, aux clients, une réelle valeur ajoutée juridique.
L’essor de l’IA dans le monde juridique
Lorsque les premiers grands LLM ont émergé, j’étais, comme beaucoup, plutôt sceptique quant à leur utilité pour les avocats. Mes premiers tests avaient principalement donné des résultats plutôt amusants. Les modèles d’IA se sont rapidement améliorés et, par conséquent, les résultats sont devenus particulièrement bons.
Enfin, l’engouement pour l’IA a éclaté dans le monde belge de la legal tech. Chaque fournisseur de technologie juridique a soudainement eu un bouton « IA » et des nouveaux outils « issus de l’IA » ont poussé comme des champignons.
J’ai vu des avocats télécharger des documents confidentiels dans des outils d’IA sans trop réfléchir, sans savoir qui avait accès aux données téléchargées. Ces attitudes ont fait éclore en moi des questions fondamentales sur le secret professionnel, la protection des données personnelles et le rôle de l’avocat dans un contexte axé sur les nouvelles technologies.
Explorer l’avenir des services juridiques
Je crois sincèrement que l’IA jouera un rôle important dans l’avenir du droit. Je pense que l’IA soutiendra les activités des avocats et rendra le droit plus accessible à tous. Il va sans dire que tout cela doit se réaliser de manière responsable.
Lorsque j’ai vu une offre d’emploi à l’Université de Gand pour un poste de chercheur et d’assistant universitaire, j’ai su que je voulais y postuler pour y approfondir l’impact de l’intelligence artificielle sur les services et les activités juridiques. A ce sujet, je prépare actuellement la proposition de doctorat pour l’Université de Gand. Je souhaiterais y enquêter sur la manière dont l’utilisation de l’IA peut influencer la défense devant les tribunaux. Je compte aussi y analyser comment l’IA influence les mécanismes juridiques et déontologiques fondamentaux tels que le secret professionnel et le droit à la protection des données.
De l’extérieur, cela peut sembler être un grand changement de carrière. Toutefois, pour moi, c’est la prochaine étape logique de la même histoire de toujours contribuer, et ce, activement à construire l’avenir des services juridiques.

"J’ai vu des avocats télécharger des documents confidentiels dans des outils d’IA sans trop réfléchir, sans savoir qui avait accès aux données téléchargées. Ces attitudes ont fait éclore en moi des questions fondamentales sur le secret professionnel, la protection des données personnelles et le rôle de l’avocat dans un contexte axé sur les nouvelles technologies.".